TRIBUNE LIBRE / MAIRIE DE LIBREVILLE: FAUX DÉBAT SUR LA MASSE SALARIALE ?

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par Jean-Marie MBA, le NKEMBERLIEN

Cela fait un peu plus d’un an que Léandre NZUE a officiellement occupé le fauteuil de Maire central de la Commune de Libreville. Un strapontin qui est très convoité à cause du prestige qu’il confère et de son rôle politico-socio-économique stratégique.

D’ailleurs c’est à raison à cause des convoitises qu’il suscite, que la bataille en vue de décrocher le saint grâal fut âpre et jonchée d’écueils, d’intrigues, de complotisme, et aussi d’arrangements d’arrière-boutiques, dans l’optique d’être l’heureux candidat potentiel qui montera le cheval immaculé de Napoléon !

En faisant la rétrospective de cette lutte fratricide entre pédégistes ( parti au pouvoir, sorti majoritaire lors des municipales de 2018) en vue de l’accession à l’Hôtel de ville en qualité de grand  » commander », on ne peut ne pas égrainer les petites combines et trahisons qui ont émaillé en sourdine cette élection.

Selon certaines sources bien introduites dans les entrailles du pouvoir, plusieurs candidats étaient dans les starting-blocs lors de cette folle course municipale, particulièrement destinée aux natifs fang de l’Estuaire, car faut-il rappeler que le poste de Maire de la capitale gabonaise est alternatif entre deux ethnies riveraines à savoir les Fang de l’Estuaire et les M’pongwè, selon une coutume géopolitique imprimée depuis des décennies.

Mme Rose Ossouka Raponda ( Mpongwè) venant ainsi de faire ses bagages après sa mandature qui a pris fin en 2018.

Bien que faisant partie des prétendants, La candidature de Léandre NZUE ne pesait pas lourd, à en croire certains analystes politiques. Il était plutôt perçu comme un outsider. Beaucoup pariait sur celle de son actuel 5ème adjoint au Maire de Libreville, pour ne citer que lui.

Mais, comme on dit en politique, les vérités du jour ne sont pas celles de nuit. Contre toute attente, Léandre NZUE reçoit l’huile d’onction politique depuis le sommet de la pyramide, en présence d’un cercle très fermé d’initiés.

Cet épisode fatal a beaucoup déplu à ses contempteurs, qui ont juré la main sur le coeur de faire de sa mandature un enfer.

Ses principaux ennemis ont vite trouvé des alliés tapis au sein même de l’institution municipale; parmi les conseillers municipaux et actuellement au Bord de mer ainsi que dans les rangs de son parti, aujourd’hui livré au dépistage massif de ceux qui sont asymptomatiques et symptomatiques du virus ajévien dont le propagateur n’était autre que Brice Laccruche Alihanga ( BLA, pour les intimes), écroué à la prison central à cause de son invention funeste, qui a failli emporté les cas à risque et ceux souffrant de morbidités politiques chroniques.

Certains n’hésitent pas d’ailleurs un seul instant à crier à hue et à dia que l’actuel maire était de connivence avec cette pandémie ajévienne, le taxant de fin tacticien pour avoir vite porté un toucan politique.

BREF… voilà pour le contexte.

Maintenant, il apparaît que, suite à la tenue la semaine écoulée, du Conseil Municipal de Libreville portant essentiellement sur l’examen et l’adoption du budget primitif exercice 2020, certaines voix s’élèvent bruyamment pour tenir responsable Léandre NZUE de l’état actuel de la Mairie de Libreville, alors qu’il est à ce poste que depuis près de 14 mois.

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On le met au pilori à cause du grossissement exponentiel de la masse salariale. Parlons-en !

Selon les documents récapitulatifs relatifs aux exercices antérieurs, cette masse salariale critique était variablement au même montant ( 19 à 20 milliards).

Autant dire que ce n’est pas l’édile de Libreville qui fixe les règles du jeu. La Mairie semble être un gros déversoir de militants politiques et amis et coquins. Le parti au pouvoir pour remercier ses fidèles électeurs, se fait le plaisir de les y envoyer pour être soit recrutés, soit nommés à des postes juteux.

Quel maire ne l’a t-il pas fait? Même lorsque Paul Mba Abessolo y tenait le scêptre, beaucoup de militants, amis et coquins et proches ont pu trouver du job par ce même procédé.

Alors de quoi reproche-t-on à Léandre NZUE?

Par ailleurs, si l’on se réfère à d’autres capitales africaines même si la densité démographique est variable, on vera que pour satisfaire ou mener à bien leurs prérogatives d’assainissement et d’embellisement de la ville, leurs budgets sont conséquents.

A Dakar on frôle les 100 milliards, par exemple. Or au Gabon c’est le pouvoir central qui plafonne le budget de la Commune de Libreville, la liant ainsi des pieds jusqu’aux mains à contrario des ambitions affichées par l’Hôtel de ville au bénéfice de ses 800.000 habitants.

Tant que la loi sur la décentralisation ne sera pas absolument effective, les choses resteront en l’état et des esprits simplistes ne verront le Maire que comme on le voit actuellement.

Donc le problème de la Mairie de Libreville n’est pas la masse salariale ( accessoirement oui). Il faudra plutôt avoir une vision futuriste de notre capital et partant de notre mode de gestion, en lui octroyant plus de moyens, ou en la rendant autonome, afin qu’elle même aille se chercher les moyens de ses ambitions.

Le vrai débat à mon sens est sur l’exigence de l’application effective de la loi sur la décentralisation.

Pour tout dire, cela ne sert à rien de payer les mercenaires de la plume afin de déscendre Léandre NZUE. C’est de la diversion et distraction d’énergie.

La câbale contre l’édile de Libreville s’est voulue savamment orchestrée, or ceux à qui on a remis des sommes d’argent pour le faire, avaient la langue bien pendue. ( chaque mercenaire aurait reçu 1000.000 fcfa pour salir l’image du Maire).

Si l’on veut bien traiter les problèmes du pays, il faut que nous revoyions notre mode d’emploi.

par Jean-Marie MBA, le NKEMBERLIEN

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