Débat télévisé sur le référendum constitutionnel au Gabon : le camp du « Non » perd l’essentiel dans un échange houleux
Le débat télévisé organisé hier sur la première chaîne nationale gabonaise autour du projet de nouvelle Constitution a tourné au pugilat entre les deux camps, au grand dam des téléspectateurs qui espéraient une confrontation sereine et constructive des arguments. Alors que le camp du « Oui » s’est attaché à expliquer article par article les principales innovations de la réforme constitutionnelle, celui du « Non » a préféré s’égarer dans des attaques personnelles et des accusations sans fondement, manquant cruellement de la maîtrise de soi et de la rigueur attendues dans un tel exercice démocratique.
Plutôt que de développer de manière approfondie les aspects du projet de Constitution qu’il juge problématiques et les raisons pour lesquelles il appelle à voter « Non », le camp adverse a choisi la facilité en assimilant systématiquement les partisans du « Oui » à des membres du parti au pouvoir. Cette stratégie, loin de convaincre, a au contraire suscité l’incompréhension et la déception du public, qui était en droit d’attendre des explications factuelles et argumentées.
L’un des moments les plus regrettables de ce débat a été lorsqu’un représentant du camp du « Non », qui se présentait comme député, a délibérément jeté le projet de nouvelle Constitution au sol, dans un geste de mépris et de rejet catégorique. Cette attitude, totalement déplacée dans un tel cadre, traduit un manque évident de respect envers les institutions et le processus démocratique en cours. Elle témoigne également d’un appauvrissement du débat, qui aurait dû se concentrer sur l’examen approfondi des dispositions constitutionnelles.
À l’inverse, le camp du « Oui » a fait preuve d’une plus grande maîtrise et d’une volonté réelle d’expliquer, de convaincre et d’éduquer la population sur les enjeux de cette réforme. Leurs interventions, structurées et détaillées, ont permis aux téléspectateurs de mieux saisir les tenants et aboutissants du projet soumis au référendum.
Au-delà des clivages politiques, ce débat révèle surtout les progrès qui restent à accomplir pour ancrer une véritable culture démocratique au Gabon. Le respect mutuel, la rigueur argumentative et la capacité à se concentrer sur l’essentiel sont autant de défis à relever afin que les débats publics deviennent de véritables espaces d’échange et d’enrichissement collectif, au service de l’intérêt général.