NIGER/Hama Amadou est mort

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Celui qui fût notamment Premier ministre et président de l’Assemblée nationale est mort à 74 ans dans la nuit du 23 au 24 octobre.

L’ancien Premier ministre nigérien Hama Amadou est mort dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 octobre. Âgé de 74 ans, il se serait, selon un proche, éteint des suites du paludisme à Niamey. 

De l’assemblée nationale au bureau de Premier ministre

Hama Amadou avait notamment été Premier ministre deux fois, entre 1995 et 1996, puis entre 2000 et 2007, mais aussi président de l’Assemblée nationale de 2011 à 2014. Hama Amadou avait aussi occupé la Présidence du parti Mouvement National pour la Société du Développement. Il avait plusieurs fois été condamné à de la prison et s’était exilé en France ces dernières années, avant de revenir à Niamey après le coup d’Etat du 26 juillet 2023. « Le programme de ses obsèques, avec un protocole d’État en raison de ses anciennes fonctions, sera prochainement détaillé », selon Bana Ibrahim, un activiste nigérien proche d’Hama Amadou.

Hama Amadou était par excellence l’animal politique nigérien. Surnommé « le phénix », l’ancien Premier ministre nigérien, décédé mercredi soir à l’âge de 74 ans, a connu plusieurs fois la prison pendant sa riche carrière politique, devenant l’un des plus farouches opposants au régime du président déchu Mohamed Bazoum

Brillant économiste et fin stratège politique, il commence sa carrière comme contrôleur des douanes et gravit très vite les échelons dans l’appareil d’État nigérien : directeur de cabinet de Seyni Kountché en 1985, puis de Ali Saibou en 1987. 

Il est Premier ministre sous la présidence de Mahamame Ousmane de 1995 à 1996, et c’est son parti, le MNSD, qui porte au pouvoir Mamadou Tanja en 1999. De nouveau Premier ministre de Tanja en 2000, Hama Amadou restera sept ans à la tête de son gouvernement.

Président de l’Assemblée nationale en 2011

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En 2009, il est incarcéré dans une prison de haute sécurité pour un détournement de fonds présumé. Il dénonce une « machination » du président d’alors, Mamadou Tandja, pour l’évincer de la présidentielle la même année. La justice prononcera finalement un non-lieu en sa faveur et l’élection ne se tiendra pas, Tandja ayant été renversé par un coup d’État entre temps.

Perdant la main au sein du MNSD et créant son propre parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden F.A.), Hama Amadou s’oppose à Tanja avant d’être désigné président de l’Assemblée nationale en 2011, après la chute de ce dernier, jusqu’en 2014. 

En 2011 et en 2016, il est l’un des principaux rivaux de Mahamadou Issoufou pour la présidentielle, avant de devoir fuir le pays à la suite d’une affaire de trafic de bébé dans laquelle l’une de ses épouses est impliquée. Alors qu’il est incarcéré en 2015 pour cette affaire, il arrive tout de même deuxième de la présidentielle de 2016 avec près de 18% des voix, sans avoir pu faire campagne.

Candidature à la présidentielle de 2020 rejetée

Rentré au Niger en 2019 et après avoir été une nouvelle fois incarcéré puis relâché en 2020, Hama Amadou voit sa candidature à la présidentielle de décembre 2020 – la dernière – rejetée par la Cour constitutionnelle, laissant la voie libre à Mohamed Bazoum.

Accusé d’être l’un des responsables des troubles ayant suivi la proclamation de la victoire de Mohamed Bazoum en février 2021, il est à nouveau incarcéré, mais bénéficie deux mois plus tard d’une libération pour raisons de santé et s’envole pour la France. Il rentre à Niamey après le coup d’Etat de juillet 2023 qui a renversé Mohamed Bazoum, mais reste discret sur la scène politique, jusqu’à sa mort dans la capitale nigérienne mercredi.

« Hama Amadou a marqué l’histoire de notre pays par son engagement et son dévouement au service de la nation. Son héritage politique et son humanisme continueront d’inspirer les générations futures », a, de son côté, réagi Soufiane Aghaichata Guishene, ministre du Tourisme du régime militaire au pouvoir depuis juillet 2023.

L’ex-chef de la diplomatie Hassoumi Massaoudou a salué un « homme politique majeur ». Parmi les acteurs de la société civile, Maïkoul Zodi a évoqué un « baobab de la politique nationale ».

Hama Amadou aura droit à des obsèques officielles tôt vendredi matin à la présidence, avec un moment de recueillement des officiels autour du chef de la junte, le général Tiani. Le planning a été présenté à sa famille dans l’après-midi par le numéro 3 du CNSP, le général Toumba Mohamed, venu présenter ses condoléances à son domicile. Sa dépouille prendra ensuite le chemin de Youri, son village natal, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, pour l’enterrement. 

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