FUSION ET ABSORPTION POLITIQUE : Le PDG et la saignée fatale…

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De mémoire collective en zone francophone, il n’y a que François Mitterrand qui a réussi, avec le petit parti socialiste, à avaler l’un des plus grands partis politiques de France, le parti communiste, en s’y associant. Précisons tout de même qu’il a été aidé par l’effondrement de l’empire soviétique et l’influence de la doctrine communiste.

Dans le cadre du Gabon, les fameuses fusions-absorptions des partis gazelles avec le mastodonte PDG pourraient tourner au vinaigre si on n’y prend garde. En effet, alors qu’ils n’ont quasiment pas d’élus et que très peu d’adhérents identifiables, les leaders desdits petits partis estiment qu’ils méritent une place, dit-on de choix, dans les instances dirigeantes du PDG. Ce culot est sans aucun doute animé par des manoeuvriers malhabiles qui ne mesurent pas le degré de frustration et de colère que cela pourrait susciter.

De mémoire collective, on sait que, lorsque François Mitterrand du parti socialiste et Georges Marchais du parti communiste s’engageaient pour élaborer le  » programme commun », c’était non seulement pour que la gauche aille uni à l’élection présidentielle, mais surtout pour donner du sens à une alliance peu évidente au regard des visions différentes sur plusieurs aspects.

Aussi, on est en droit de se demander sur la base de quoi ces fusions-absorptions ont-elles été ficelées et pour quels objectifs, visiblement inavouables? Qui accepterait au PDG que des places non négligeables, à tous les étages, soient cédées à des nouveaux adhérents alors qu’il existe des camarades au militantisme avéré? Il est clair que cette énième frustration viendrait s’ajouter aux erreurs de casting qu’on retrouve aussi bien au gouvernement que dans la haute administration.

La présence de certains opposants de jadis au gouvernement répond aujourd’hui de quelle stratégie politique quand on sait qu’ils ne pèsent rien sur le terrain? Les cas, par exemple, de Michel Menga et de Carmen Ndaot. Que font des gens comme Olivier Nang Ekomi ou Lee White au gouvernement quand des militants du PDG, aux compétences avérées, sont au chômage?

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Pour le premier nommé, son expertise et sa compétence n’ont jamais été prouvées. En plus, il est toujours cité dans des dossiers sulfureux.N’en parlons plus de ce qui est de son militantisme. Il est inexistant. Le second lui, il vient de faire prendre la tasse au Gabon à la cop26. Notre pays n’y a rien ramené contrairement au Congo de Félix Tshisekedi. On voit bien que sa mystification vient d’être mise à rude épreuve. A cet échec on rajoute le fait qu’il n’ait aucune base électorale. Quelle est alors sa plus-value pour le pouvoir à la veille de 2023?

En toute chose, faisons attention à l’état d’esprit qu’on construit. Celui qui règne dans le PDG est suffisamment électrique pour qu’on prenne encore le haut risque d’y injecter des chevaux de Troie dans les instances dirigeantes afin d’y engager des opérations politiques kamikazes.

Osons le dire, la moindre fracture du parti ne pourrait que profiter à Guy Nzouba Ndama, Paulette Missambo ou Alexandre Barro Chambrier qui ont gardé d’excellents rapports avec la majorité des cadres du PDG et qui seraient sortis du parti pour les mêmes causes.

L’histoire nous enseigne enfin que, alors qu’ils étaient du même parti politique et qu’ils préparaient la succession de Georges Pompidou, Jacques Chirac scia la branche à Chaban Delmas, le candidat de leur parti, en invitant 46 de leurs députés à soutenir Valéry Giscard d’Estaing qui au final gagna la présidentielle.

En cette période de covid-19, où les restrictions gouvernementales sont de plus en plus drastiques, comment les ministres et autres grands cadres de l’administration, dits du cabinet de l’ancien Coordonnateur général des affaires présidentielles, inconnus du champ politique feraient pour se faire connaître des populations? Or, les cadres du PDG, oubliés ou ignorés, ont déjà une notoriété établie. Vont-ils une fois de plus se battre sur le terrain quand ce sont d’autres acteurs qui ont passé leur temps à jouir des privilèges du pouvoir?

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est ce constat qui avait contribué au divorce entre Nicolas Sarkozy et les cadres de l’UMP. En faisant rentrer au gouvernement des gens de gauche comme Martin Hirsch, Eric Besson ou Fadela Amara, dit-on pour leurs compétences qu’on pourrait aisément trouver au sein des cadres de l’UMP, ils le boudèrent pendant la campagne présidentielle qu’il perdit. C’est dire…

Avec les grandes mutations en gestation dans le monde, la prochaine déchirure du PDG suscitée par un genre de décisions ou de manoeuvres vicieuses, occasionnera sans aucun doute une hémorragie qui lui pourrait lui être fatale. Gardons à l’esprit la jurisprudence de l’Union nationale où le président sortant, Zacharie Myboto, voulut imposer son gendre, Paul Marie Gondjout à la tête du parti. Le verdict a été sans appel en faveur de Paulette Missambo. Donc attention…

Par Télesphore Obame Ngomo

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