ÉTATS-UNIS : la controverse sur l’accès au vote divise le Sénat

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Les sénateurs républicains ont bloqué, mardi, un projet démocrate de réforme électorale aux États-Unis. Le texte prévoit notamment d’élargir les possibilités de s’inscrire sur les listes électorales et d’obliger les États à permettre le vote par anticipation. 

Le Sénat américain devait s’attaquer, mardi 22 juin, au droit de vote et aux différents modes d’accès aux urnes. Sans surprise, les 50 républicains se sont tous opposés à l’ouverture même des débats sur le vaste projet démocrate de réforme électorale, renvoyant, pour l’instant au moins, ce texte aux oubliettes.

La gigantesque réforme électorale proposée par les démocrates (« For the people Act ») prévoit notamment d’élargir les possibilités de s’inscrire sur les listes électorales et d’obliger les États à permettre le vote par anticipation, d’exiger plus de transparence sur les financements de campagne, ainsi qu’auprès du président des États-Unis, en l’obligeant à révéler ses déclarations d’impôts.

Et après des négociations avec le seul sénateur démocrate qui s’opposait à certains points du texte, le conservateur Joe Manchin, le texte prévoit aussi l’obligation pour les électeurs de présenter des preuves d’identité. Cette mesure est dénoncée par certains comme discriminatoire, dans ce pays où les cartes d’identité ne sont pas obligatoires.

03:30Les deux chefs de partis au Sénat se sont renvoyé leurs visions de ce projet de loi, présenté dans un pays encore sous le choc de l’assaut meurtrier du Capitole par des partisans de Donald Trump qui niaient, comme lui, la victoire de Joe Biden.

« Le grand mensonge de Donald Trump s’est répandu comme un cancer » chez les républicains, avait tonné plus tôt dans l’hémicycle le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer. Ce « mensonge », ce sont les multiples accusations de fraudes électorales que l’ex-président républicain a lancé à propos de la présidentielle de 2020.

Des divisions entre démocrates et républicains

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À cause de la pandémie due au coronavirus, davantage d’options pour déposer son bulletin – vote anticipé, par correspondance, avec des délais parfois étendus, ou des urnes accessibles dans la rue – avaient alors été autorisées. Toutes les accusations de tricheries massives ont été rejetées, y compris par des juges nommés par l’administration Trump.

Pour, disent-ils, empêcher que ces fraudes supposées ne se répètent, une quinzaine d’États dirigés par des républicains ont promulgué, depuis le début de l’année, des lois électorales restrictives. Et quelque 400 projets de lois ont été présentés. Pour Chuck Schumer, il s’agit de « la plus vaste initiative pour restreindre le vote depuis au moins 80 ans », à l’époque de la ségrégation raciale.

Pour le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell, le projet de réforme n’est qu’une « tentative » des démocrates « de faire pencher toutes les élections américaines en leur faveur pour toujours ». « Une prise de contrôle fédérale des élections qui divise », a renchéri Mitt Romney. M. McConnell a aussi dénoncé ceux qui, chez les démocrates, appellent à pulvériser la règle exigeant 60 voix pour surmonter les votes de procédure, avant de parvenir au vote final à majorité simple (51). Une option qui reste toutefois très improbable à ce jour, puisque plusieurs démocrates s’y opposent aussi.

Sans dévoiler comment il espérait surmonter l’opposition républicaine, Chuck Schumer a juré après l’échec du vote, d’ »étudier toutes » les voies qui permettraient de parvenir à un vote sur le sujet. « La lutte pour protéger le droit de vote n’est pas terminée. »

Un projet de loi qui contre attaque les initiatives des États républicains

« Malheureusement, une initiative démocrate pour protéger notre démocratie a fait face à un mur d’opposition de la part des républicains », a déploré Joe Biden dans un communiqué mardi soir, ajoutant que   »la lutte (était) loin d’être terminée ». Le président américain a fait de ce projet une priorité, disant ainsi vouloir contrer les attaques « absolument sans précédent » contre le droit de vote des minorités, menées selon lui par les républicains. 

Un discours hérité de Donald Trump, qui n’a toujours pas reconnu explicitement la victoire de Joe Biden, cinq mois après avoir quitté la Maison Blanche. « L’élection présidentielle de 2020 était truquée ! », a-t-il encore écrit mardi. 

« La démocratie est en danger, ici en Amérique », a martelé la Maison Blanche dans un communiqué. Signe de l’importance que l’administration Biden accorde à cette initiative, c’est sa vice-présidente Kamala Harris qui a présidé, mardi après-midi, la séance menant au vote.

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