Le Maroc enterre ses morts après le puissant séisme, au moins 2000 personnes ont péri
Au moins 632 morts, de nombreux dégâts…
Le Maroc se réveille dans la douleur après un puissant séisme dans la nuit de vendredi à samedi. Un bilan fait état pour l’instant de 632 morts, mais ce dernier pourrait s’alourdir lourdement dans les prochaines heures.
Un nouveau bilan du gouvernement marocain fait état d’au moins 632 morts et et 329 blessés dans un puissant séisme qui a dévasté le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre au samedi 9 septembre, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et plusieurs autres villes, selon un bilan officiel provisoire.
Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers.
Ce que l’on sait du tremblement de terre au Maroc
Le Maroc pleure ses morts ce dimanche après le violent séisme qui a dévasté vendredi soir une grande partie du pays. Selon le dernier bilan officiel, plus de 2 000 personnes ont péri. Le tremblement de terre a par ailleurs fait de nombreux blessés : 2 059 personnes ont été recensées, dont 1 404 sont dans un état très grave, a annoncé samedi soir le ministère de l’Intérieur.
Un lourd bilan qui pourrait encore s’alourdir au fil des recherches.
La puissance du séisme (de magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique, 6,8 selon le service sismologique américain), a eu un effet dévastateurs sur de très nombreuses constructions, souvent anciennes et fait craindre de nouvelles victimes sous des amas de gravats.
La province d’Al-Haouz, où se situait l’épicentre du séisme, est la plus endeuillée avec 1 293 morts, suivie par la province de Taroudant avec 452 morts. Dans ces deux zones situées au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, des villages entiers ont été anéantis par la secousse.
« J’ai tout perdu », se lamente Lahcen, un habitant du village de Moulay Brahim dans le Haut-Atlas, dont la femme et les quatre enfants ont été tués. « Je n’y peux rien maintenant, je veux juste m’éloigner du monde, faire mon deuil », poursuit-il, prostré dans un coin.
Si le roi du Maroc ne s’est toujours pas exprimé, le cabinet royal a décrété un deuil national de trois jours, et les dirigeants du monde entier ont exprimé leur effroi et leurs condoléances.
Plusieurs pays, dont Israël, la France, l’Espagne, l’Italie et les Etats-Unis ont proposé leur aide. Même l’Algérie voisine, aux relations houleuses avec le Maroc, a ouvert son espace aérien, fermé depuis deux ans, aux vols transportant de l’aide humanitaire et des blessés.
Selon la Croix-Rouge internationale, les besoins d’aide du Maroc sont immenses.
« Ce ne sera pas l’affaire d’une semaine ou deux (…) Nous tablons sur des mois, voire des années de réponse », a averti dans un communiqué Hossam Elsharkawi, directeur pour le Proche-Orient et Afrique du Nord de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Le village de Tafeghaghte, à 60 km au sud-ouest de Marrakech, a été presque entièrement détruit par le tremblement de terre dont l’épicentre ne se trouve qu’à une cinquantaine de kilomètres, selon une équipe de l’AFP. Rares sont les bâtisses qui tiennent encore debout.
Samedi, de nombreux habitants se sont rendus au cimetière pour enterrer quelque 70 dépouilles. Les rites funéraires ont été ponctués par des cris et pleurs.
A Marrakech, les ruelles de la Mellah, le quartier juif historique, sont jonchées de débris. Des dizaines de personnes ont passé leur deuxième nuit dehors, de crainte que leurs logements endommagés ne s’écroulent sur eux.
Ce séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960. Près de 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, avaient péri.