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Moins de drones et de moyens aériens : au Niger, la France compte réduire sa voilure militaire

En conflit avec les militaires putschistes au Niger qui réclament le départ des soldats français, Paris devrait procéder à une réduction de ses moyens militaires sur place, notamment en matière de renseignement aérien et de drones, tout en maintenant une « force autonome », selon des informations obtenues par mapane infos

Les « échanges » entre l’armée nigérienne et la France sur le retrait de « certains éléments militaires » se précisent. Selon des informations obtenues par mapane infos, Paris s’apprêterait à procéder au retrait de la plupart de ses drones, ainsi qu’à une réduction de ses moyens aériens utilisés jusqu’alors dans le cadre de la lutte antijihadiste menée conjointement avec Niamey.

Ces décisions devraient entraîner le départ d’une partie des soldats français présents sur place, alors que des discussions sont en cours entre Paris et les militaires putschistes, qui réclament le retrait de l’armée française.

Opérations suspendues depuis un mois
Cette réduction de matériel aurait été décrétée du fait de l’arrêt de la coopération militaire entre Paris et Niamey depuis le coup d’État du 26 juillet. « L’armée française est là pour mener des opérations antiterroristes. Comme ce n’est plus le cas, une partie des moyens est devenue inutile ; nous allons donc dégraisser », explique une source, précisant que la capacité de procéder à des manœuvres d’attaque et de défense « de manière autonome » sera néanmoins maintenue avec les soldats français restant sur place.

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Plus d’un millier de militaires français sont encore présents au Niger ainsi que d’importantes capacités aériennes. Ce dispositif visait à fournir un appui feu (tirs via vecteurs aériens, le plus souvent indirects, pour appuyer les troupes au sol) et du renseignement à l’armée nigérienne, récoltés notamment lors de vols de surveillance.

Mardi 5 septembre, le ministère français des Armées avait confirmé que des discussions étaient en cours avec la junte, reconnaissant que « la question du maintien de certaines de nos forces se pose », notamment en raison de l’entretien de matériel inutilisé comme les drones, les hélicoptères ou les avions de chasse.

Escalade de tensions
La France, qui considérait jusqu’à présent le Niger comme un allié de premier plan dans la lutte antijihadiste au Sahel, a fermement condamné le coup d’État, appelé à la « restauration de l’ordre constitutionnel » et à la libération du président déchu Mohamed Bazoum, qui refuse toujours de démissionner.

Paris a également apporté son soutien à la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) qui a exclu le Niger de ses instances et laisse planer la menace d’une intervention militaire régionale pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir.

De leur côté, les nouvelles autorités du pays, baptisées Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ont dénoncé les accords militaires conclus avec la France et ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, à qui elles ont retiré l’immunité et le visa diplomatiques. Paris refuse son départ, estimant que « les putschistes n’ont pas autorité » pour prendre une telle décision.

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