COVID: le variant Delta menace la tenue de la finale de l’Euro à Londres

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Le président du Conseil italien Mario Draghi s’est dit opposé à la tenue de la finale du championnat européen dans la capitale anglaise. Le pays est confronté à une propagation inquiétante du variant Delta du coronavirus, découvert en Inde, et qui inquiète toute l’Europe.

La quatrième vague de coronavirus est-elle déjà à l’oeuvre en Europe, alors que tous les pays desserrent l’étau des restrictions sanitaires ? C’est en tout cas ce que laissent craindre les indicateurs britanniques, qui témoignent d’une forte propagation du variant Delta. Au point que Mario Draghi, le président du Conseil italien, s’est déclaré opposé à la tenue de la finale de l’Euro à Londres.

Le chef du gouvernement veut « s’employer à ce que la finale du championnat européen ne se déroule pas dans un pays où les contagions sont en train de croître rapidement ». Le stade de Wembley est censé accueillir les deux demi-finales de la compétition, les 6 et 7 juillet, puis la finale le 11.

Inquiétudes de l’OMS

« Notre santé est prioritaire, a abondé l’eurodéputé conservateur Peter Liese. La propagation du variant Delta ne permet pas aux spectateurs d’assister à la finale dans le stade de Londres. » Le député européen a en outre adressé une lettre au président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, pour l’exhorter à choisir un autre site pour la finale.

De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé s’est dite inquiète de la circulation du virus dans et aux abords des stades : « Dans quelques-unes des villes hôtes, les cas de Covid sont déjà en hausse dans les zones où se jouent les matches », constate l’organisme onusien.

Reprise épidémique au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni semblait avoir vaincu l’épidémie de coronavirus, grâce notamment à une campagne de vaccination en avance sur l’Union européenne. Pourtant, la propagation du virus connaît un regain depuis la mi-mai, avec une accélération depuis fin mai. Le taux de reproduction du virus oscille depuis plusieurs jours autour de 1,3, ce qui signifie que 10 malades contaminent en moyenne 13 nouvelles personnes.https://flo.uri.sh/visualisation/5875308/embed

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Le variant Delta, découvert en Inde , est particulièrement contagieux par rapport aux mutations du Sars-Cov-2 connu jusqu’ici. Il semble également plus résistant aux vaccins que les autres souches, ce qui peut expliquer la reprise épidémique au Royaume-Uni alors que près de la moitié de la population est totalement vaccinée, et que près des deux-tiers a reçu au moins une dose.

Le gouvernement de Boris Johnson a dû repousser de quatre semaines, jusqu’au 19 juillet, la levée des dernières restrictions instaurées en Angleterre. Le Premier ministre britannique avait indiqué vendredi que sa priorité était « la santé publique », davantage que le maintien des demi-finales et de la finale de l’Euro à Wembley. Mais contre toute attente, le gouvernement a annoncé mardi que plus de 60.000 spectateurs seront autorisés dans les tribunes du stade londonien, au lieu de 40.000 initialement prévus.

L’Union européenne encore relativement épargnée

Le gouvernement britannique prévoit pour l’instant une jauge à 50 % pour les demi-finales et la finale. Des sources ont confirmé à l’AFP que l’UEFA envisageait de déplacer ces matches à Budapest, en Hongrie, la seule capitale à n’avoir imposé aucune jauge dans son stade pour cet Euro.

L’Union européenne semble en effet pour l’instant relativement épargnée par le variant Delta et le risque d’une nouvelle vague épidémique. En dehors du Portugal, où une hausse des contaminations a été constatée mais semble se tasser ces derniers jours, les indicateurs sont au vert. A titre d’exemple, la Hongrie, où les matches pourraient se tenir, compte moins de 10 contaminations par millions d’habitants en moyenne chaque jour, contre près de 1.000 fin mars.

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La situation est toutefois surveillée avec prudence. Olivier Véran a indiqué que le variant Delta représentait le 15 juin dernier 2 à 4 % des tests criblés en France. Il pourrait toutefois rapidement devenir majoritaire, comme l’est devenu avant lui le variant Alpha, découvert en Angleterre, en raison de sa plus forte contagiosité.

Une éventuelle quatrième vague s’annonce toutefois différente des précédentes. Au Royaume-Uni, le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes a été multiplié par plus de 4 depuis un mois, mais le nombre de patients en soins intensifs a été multiplié par moins de 2, et reste très faible, avec 200 patients en réanimation seulement. La vaccination paraît donc bien protéger contre les formes les plus graves de ce variant.

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