Le débat autour de la nomination controversée de Mme Mborantsuo comme présidente honoraire de la Cour Constitutionnelle

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Le 2 février dernier, la Cour constitutionnelle de la transition au Gabon a pris une décision surprenante en se désolidarisant de la décision du président de la République de conférer à l’ancienne Présidente de cette institution, Mme Marie-Madeleine Mborantsuo, le titre de Présidente Honoraire. Cette décision a suscité un vif débat au sein de la population gabonaise, qui ne comprend pas comment une telle nomination a pu avoir lieu.

La principale critique formulée par la population envers Mme Mborantsuo est qu’elle est considérée comme étant responsable du recul du Gabon, car elle a toujours validé les résultats des élections en faveur de l’ancien Président Omar Bongo Ondimba et Ali Bongo Ondimba, du Parti démocratique gabonais (PDG). Lors de la transition en cours, la population ne voulait plus entendre parler d’elle et a vu sa nomination comme Présidente Honoraire de la Cour Constitutionnelle comme une véritable trahison.

Face à cette vive réaction de la population, les autorités de la transition ont essayé de s’expliquer. Le porte-parole de la présidence a indiqué que ce n’était pas le Président de la République qui avait nommé Mme Mborantsuo, mais que cette décision émanait de la Cour Constitutionnelle elle-même. Cependant, cette explication n’a pas convaincu la population, qui considère que c’est un mensonge d’État.

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Dans un communiqué, la Cour Constitutionnelle de la Transition a finalement reconnu que des « vices de procédure de fond et de forme » avaient été constatés dans la délibération du 2 septembre 2023 ayant conféré l’Honorariat à Mme Mborantsuo et Mme Louise Angue. La Cour a donc tranché sans ambiguïté, déclarant que cette décision était nulle et non avenue.

Malgré cette clarification, le débat persiste au sein de la population, qui se demande comment il se fait que certains médias continuent à présenter Mme Mborantsuo comme Présidente Honoraire de la Cour Constitutionnelle, alors que la décision a été suspendue. La population accuse les autorités de transition de mentir et de ne pas respecter leurs promesses, comme l’ont fait les anciens dirigeants.

La Parole de Dieu nous enseigne pourtant l’importance de dire la vérité et de tenir parole : « Que votre oui soit oui, et que votre non soit non » (Matthieu 5:37). Les nouveaux dirigeants du Gabon doivent faire preuve de transparence et d’honnêteté envers la population, afin de rétablir la confiance et éviter tout risque de désordre social.

Il est crucial que les autorités de transition expliquent clairement à la population les raisons de leurs décisions, même lorsqu’elles sont sujettes à changement.

La population gabonaise, qui a longtemps été confrontée au mensonge et à la tromperie, aspire à des dirigeants qui respectent leurs engagements et qui communiquent de manière transparente. C’est la seule façon de bâtir une transition réussie et de redonner espoir à un peuple qui a trop souffert.

Amos MINTSA
Coordinateur Général du Réseau AsCom

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