“Ces contradictions de la loi des plus forts:
LâOccident a dĂ©fini les normes et les rĂšgles de fonctionnement du monde actuel. Son avance technologique et organisationnelle lui en a donnĂ© le droit. Câest cette avance qui lui permet de dominer la terre entiĂšre et dâen disposer.
Il lui arrive, en raison de ce statut, de soutenir des raisonnements dans lesquels pointent quelques contradictions puisquâils oscillent entre leurs principes moraux, leurs normes sociales et leurs intĂ©rĂȘts Ă©conomiques.
Par exemple depuis un certain temps, on entend de plus en plus de leaders occidentaux évoquer la surpopulation de la terre et citer en exemple la menace africaine. De fait, les africains auxquels ils se réfÚrent sont ceux qui se trouvent au sud du Sahara.
Or, le premier constat que lâon fait en dĂ©couvrant la liste des dix (10) pays les plus peuplĂ©s au monde, câest quâun seul pays au sud du Sahara, le NigĂ©ria, entre dans ce club des pays les plus peuplĂ©s au monde et il y occupe la septiĂšme place loin, trĂšs loin de la Chine et de lâInde et mĂȘme assez loin encore de lâIndonĂ©sie.
Quand on parle des projections dĂ©mographiques, on ne dit pas que lâIndonĂ©sie qui est seulement Ă 58 millions dâhabitants des Ătats Unis va les rattraper et les dĂ©passer, non. On parle du NigĂ©ria qui est Ă 128 millions dâhabitants des Ătats Unis et qui devrait dit-on les dĂ©passer dans les 30 ans Ă venir.
Les femmes africaines du sud du Sahara, pour parler plus clairement, sont accusĂ©es de faire trop dâenfants. On avance, pour le leur reprocher, une moyenne de cinq enfants par femme. Or, dans le mĂȘme temps, lâOccident choisit lui-mĂȘme de ne plus faire dâenfants en rĂ©duisant (au nom du confort matĂ©riel immĂ©diat) le nombre dâenfants par couple ; ou en se cantonnant dans le cĂ©libat ; ou en contractant des mariages dont les rĂšgles biologiques naturelles ne permettent plus la procrĂ©ation ; ou plus radicalement encore en versant dans les unions homosexuelles. Mais ce sont les africains au sud du Sahara pourtant quatre (4) fois moins nombreux que les asiatiques qui prĂ©occupent.
Mais les contradictions ne sâarrĂȘtent pas lĂ . Puisque sur le plan politique, la rĂšgle de gestion vient du principe dĂ©mocratique qui prĂ©suppose la libertĂ© de penser et de choix ; comment comprendre (mĂȘme sâil faut faire attention Ă ce quâon dit car on ne peut plus rien dire selon certains qui pourtant disent tout) que ceux qui se donnent le droit de lâhomosexualitĂ©, refusent aux autres le droit de la polygamie. Oui, lâOccident lĂ©galise une pratique Ă laquelle, parmi les espĂšces vivantes sur terre, seule lâespĂšce humaine sâadonne ; mais il condamne une autre pratique pourtant bien rĂ©pandue dans un grand nombre dâespĂšces vivantes.
Il y a tant de choses dont il nâest pas certain, si chaque voix venait Ă sâexprimer comme le prĂ©suppose la rĂšgle politique en dĂ©mocratie, quâelles ne seraient pas dĂ©savouĂ©es et conspuĂ©es par la majoritĂ© de lâhumanitĂ©. Mais la loi des plus forts nâest pas celle du plus grand nombre. Les normes et les principes sont dâabord celles et ceux du plus fort qui les imposent aux plus faibles.

La crise sanitaire actuelle est un nouvel exemple de cette démocratie à géométrie variable.
Le monde entier vient de vivre, en cette annĂ©e 2020, un premier trimestre surrĂ©aliste. Une pandĂ©mie sâest dĂ©clarĂ©e, pour une fois loin de lâAfrique et sâest propagĂ©e sur lâensemble de la planĂšte Ă une vitesse que nul ne soupçonnait.
Bien que dĂ©bordĂ©e, lâEurope met un accent particulier sur les consĂ©quences de cette pandĂ©mie sur lâAfrique et beaucoup de ses scientifiques projettent ouvertement dâen faire leur champ dâexpĂ©rimentation.
Si c’Ă©tait les systĂšmes sanitaires des pays africains qui avaient Ă©tĂ© dĂ©bordĂ©s aussi vite que ceux de l’Italie, de la France de l’Espagne et des USA, le monde entier crierait Ă l’incurie des africains, Ă la corruption de ses Ă©lites etc.
Si des soupçons de conflits d’intĂ©rĂȘt avaient Ă©tĂ© mis en Ă©vidence comme c’est le cas par exemple en France et aux USA, ce serait le mĂȘme rĂ©quisitoire.
Or, les pays les plus dĂ©veloppĂ©s au monde ont Ă©tĂ© dĂ©bordĂ©s avec une facilitĂ© dĂ©concertante qui rappelle le contournement rapide et facile par lâarmĂ©e allemande (la pandĂ©mie dans le cas dâespĂšce) de la ligne Maginot (le systĂšme sanitaire occidental) pendant la guerre de 39-45.
Câest dans ce contexte quâon assiste Ă une Ă©vacuation en masse des occidentaux convaincus que lâAfrique va sombrer en raison de la dĂ©faillance de son systĂšme sanitaire et anticipant dĂ©jĂ un effondrement des rĂ©gimes politiques en place.
Il ne se passera ni lâun ni lâautre. Et mĂȘme si tel Ă©tait le cas, ne serait-ce pas lĂ lâoccasion idĂ©ale de freiner la dĂ©mographie dĂ©raisonnable de lâAfrique. Pourquoi ceux Ă qui cela est supposĂ© profiter sâen soucient-ils encore ?
Les africains ont dĂ©jĂ des taux de mortalitĂ© Ă©levĂ©s qui ne sont bien sĂ»r pas pris en compte quand on fait des projections dĂ©mographiques alarmistes. Ăbola dont on ne connaĂźt pas lâorigine a sĂ©vi Ă plusieurs reprises sur le continent mais nâa pas emportĂ© tout le monde. A Mekambo, il y a eu des survivants et tous nâont pas Ă©tĂ© secourus par des personnels mĂ©dicaux venus dâailleurs. La vie y a repris son cours.
Il faut que la logique actuelle prĂ©vale jusquâau bout. Mais il faudra aussi que ceux parmi nous qui survivront Ă cette pandĂ©mie, directement venue dâEurope, se souviennent de ce sauve qui peut sĂ©lectif.
En tout Ă©tat de cause, puisque nous sommes laissĂ©s Ă nous-mĂȘmes dans notre mouroir Ă ciel ouvert, mourons dans la dignitĂ©. Relevons notre hygiĂšne quotidienne, respectons les mesures barriĂšres, ajoutons-y le port systĂ©matique des masques et consultons nos homĂ©opathes et herboristes.
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